Lise Pressac Non classé De l’(in)utilité des Césars

De l’(in)utilité des Césars

Du pain béni pour celui qui écrit.

Pas besoin de chercher bien loin des choses à raconter sur cette soirée.

Un conseil tout d’abord : prenez toujours la cérémonie en cours de route, on n’en rate jamais suffisamment.

Pas grand-chose à garder, si ce n’est cette magnifique prestation musico-animalière de Jeanne Balibar qui fait la truie du haut de ses talons de 12cm. Un poil pathétique. Applaudissement gênés.

Niels Arestrup lui est touchant, dommage qu’il n’arrive qu’à la poitrine de Laëtitia Casta car voilà ce qu’on retiendra de cette soirée : les seins de la mannequin-comédienne à travers une robe plus que transparente. Si encore elle était jolie (je parle de la robe)…

Le duo Gad Elmaleh/Valérie Lemercier fait ce qu’il peut pour dérider une assemblée toujours aussi guindée.

La blague sur l’entrée des artistes (je ne vous fais pas de dessin), je l’avoue, aurait pu m’amuser si elle n’était adressée sous forme de clin d’œil déplacé à Frédéric Mitterrand. Douteux.

Bientôt tout bascule, oubliés les Césars place aux Victoires de la musique ou plutôt au concert des Enfoirés : Gad, Valérie et les chœurs du Châtelet poussent la chansonnette, une version bien à eux du « Je t’aime » de Lara Fabian pour rendre hommage aux artisans du cinéma. Bel effort.

Heureusement que les Américains sont là pour élever le niveau.

César de la classe américaine à Sigourney Weaver qui s’efforce de parler français avec son charmant accent pour rendre hommage à Harrison Ford.

Même cette assemblée rigide trouve la force de se lever pour lui faire une standing ovation.

Puis c’est reparti pour les larmes, les bisous aux mamans. Ah les mamans ! Sans qui personne ne serait là à l’heure qu’il est…

Même Adjani tombe dans cette facilité – erreur de débutante – pourtant c’est son 5ème César. Mince Isabelle, pas toi ! (je ne parlerai pas de mon long questionnement sur ses joues pour savoir si c’était du Delajoux…ou pas)

On aura au moins appris que Diam’s l’a inspirée pour « La journée de la jupe ».

Parlant de boulette, Depardieu n’en loupe pas une en continuant dans le mauvais goût : après l’entrée des artistes il évoque le chemin boueux emprunté par les chinois (dixit le fameux proverbe) quand la rivière coule rouge…

Y a du niveau ce soir.

Le duo comique a bien essayé de la jouer artistes engagés en parlant identité nationale dans un sketch enregistré. Raté.

Dommage que « Welcome » n’ait rien raflé, le discours aurait peut-être été un peu moins lisse.

Heureusement Jacques Audiard profite de ses neuf venues sur scène pour se faire le porte-voix de Philippe Lioret et afficher son soutien aux sans-papiers.

Si le cinéma peut nourrir le débat politique on se dit que cette cérémonie n’est pas complètement vaine. Enfin cette réflexion n’est possible que si l’on a eu le courage de tenir les 179 minutes précédant cette seule minute utile.

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