Lise Pressac Non classé Avec le temps, va, tout s’en va pas

Avec le temps, va, tout s’en va pas

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Je ne l’avais pas vu venir.
Faut dire que je ne l’avais pas reconnu tout de suite.
Depuis tout ce temps il avait changé.
Mais comme pour quelqu’un que vous avez côtoyé longtemps avant de le perdre de vue il suffit de gratter du regard les couches du temps pour retrouver un visage familier.
On en avait passé des heures ensemble.
C’était toujours lui qui s’invitait à la maison.
Et qui ne voulait plus en partir.
J’ai fini par l’accepter.
Y avait rien à faire.
Tu avais beau l’esquiver toute la semaine non lui il croyait qu’on était amis.
J’ai d’abord pensé que ce n’était qu’avec moi qu’il se permettait de se comporter ainsi.
Puis j’ai fini par réaliser qu’il était comme ça avec tout le monde.
Sans gêne.
Parfois il savait quand même se faire oublier.
Les crêpes sucrées en guise de dîner en écoutant Le Masque et la Plume c’était pas son truc.
Encore moins regarder Urgences.
Il attendait sagement la fin du deuxième épisode pour rappliquer et demander un peu d’attention.
Faut dire qu’on avait presque oublié qu’il était là.
Et ça, il ne le supportait pas.
Une fois qu’on l’avait compris il était plus facile de l’apprivoiser.
Au fil des années il a fini par se lasser.
Il ne venait plus systématiquement.
Il a même été jusqu’à disparaître.
Je pensais ne jamais le revoir.
Jusqu’à aujourd’hui.
Foutu blues du dimanche soir.

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11 thoughts on “Avec le temps, va, tout s’en va pas”

  1. J’ai écrit quelques aphorismes sur le même sujet :

    Le sable de l’errance parsème les pavés du ciel.

    ***

    Le temps n’est qu’un contrepoint.

    ***

    On peut avoir le dimanche triste comme on peut avoir l’alcool triste.

    ***

    Nous sommes faits des choses impossibles et des liens imprescriptibles.

    ***

    Ecrire ne préserve pas du désespoir mais l’habille.

    ***

    La lumière de l’oubli hante les précipices.

    ***

    Le possible se porte comme un masque.

    ***

    Le temps est à l’avenant.

    http://www.ericdubois.net/article-laboratoire-du-langage-28-121448424.html

    ERIC DUBOIS

  2. P’tain j’ai cru que tu parlais d’un clebs ou d’un vrai ami, j’ai carrément flippé ma race. Ahhhh mais en fait tu parles de ce gros con !!! Hahahaha, fais pas attention à lui, il disparaît dans la nuit c’est qu’un gros lâche.

  3. Tu connais le traitement indispensable : chocolat, verreS de vin et (dans la mesure du possible) câlins !

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